Annonce de l'atteinte de l'équilibre budgétaire par le ministre des Finances du Québec, Carlos Leitao
Conformément à un engagement pris lors de la campagne électorale de 2014, le gouvernement libéral de Philippe Couillard dépose un budget prévoyant l'atteinte de l'équilibre budgétaire pour 2015-2016. Pour y arriver, le ministre des Finances Carlos Leitao prévoit un contrôle des dépenses serré, notamment dans les ministères de la Santé et de l'Éducation.
Après la crise économique de 2008, le Québec retombe dans la spirale des déficits. Au cours de sa première année au pouvoir, en 2014-2015, le gouvernement libéral de Philippe Couillard annonce une série de mesures visant à rétablir l'équilibre budgétaire. Parmi elles, des coupures et des réaménagements dans les organismes et les services de l'État ainsi que des hausses de tarifs d'électricité et dans les garderies. Le déficit anticipé pour 2014-2015, 2,35 milliards de dollars, est atteint, mais l'objectif du « déficit zéro » en 2015-2016 exigera des « efforts » supplémentaires. Le gouvernement prévoit donc contenir la croissance de ses dépenses à 1,5% pendant cette période. Dans la santé et l'éducation, les ministères aux budgets les plus élevés, le ministre Leitao vise une croissance de 1,4% et de 0,2%. Considérant que celle-ci ne couvre pas la progression des coûts de service, des choix difficiles devront être faits. Par exemple, le président du Conseil du Trésor, Martin Coiteux, offre aux employés de l'État une convention collective de 5 ans prévoyant un gel pendant les deux premières années et 3% d'augmentation, au total, pour les trois suivantes. Aucune hausse des impôts ou des taxes n'est prévue par ce budget. Quant à l'élimination de la taxe santé, elle se fera dans quelques années et sur une base graduelle. Les décisions déjà annoncées, notamment lors du mini-budget de décembre 2014, suscitent du mécontentement. Il se fait sentir dans la rue, lors de diverses manifestations où s'exprime la crainte que cette politique « d'austérité » n'ait des répercussions directes sur la livraison des services. D'autres analystes s'interrogent sur le fait que, malgré des baisses d'impôts aux entreprises, peu de mesures visant à stimuler l'économie et sur la possibilité que ce resserrement des dépenses ne freine la croissance.