Dépôt du budget par le ministre fédéral des Finances, Joe Oliver
Le ministre des Finances du Canada, Joe Oliver, annonce aux Canadiens que le gouvernement renouera avec l'équilibre financier en 2015-2016 après sept années consécutives de déficits. La baisse importante du prix du pétrole ampute toutefois ce surplus anticipé, fixé à 1,4 milliard, qui sera atteint grâce à des mesures exceptionnelles.
La crise économique de 2008 amène le gouvernement canadien à adopter des budgets fortement déficitaires dans le but de relancer l'économie. Cette approche fait suite à une période au cours de laquelle celui-ci enregistrait des surplus annuellement, réduisant même la dette de plus de 100 milliards de dollars entre 1997 et 2009. La situation se redresse peu à peu avant que, le 21 avril 2015, le ministre des Finances Joe Oliver n'annonce l'atteinte de l'équilibre budgétaire pour 2015-2016. Un surplus, évalué à 1,4 milliard de dollars, est même anticipé. Malgré cela, des mesures ciblées sont adoptées afin d'alléger le fardeau fiscal des contribuables. La prestation annuelle pour garde d'enfants est bonifiée, des mesures permettant aux aînés de payer moins d'impôt sur les REER et les FERR sont annoncées et la limite de cotisation au compte d'épargne libre d'impôt (CELI) passe de 5500$ à 10 000$. La mesure la plus discutée est la possibilité offerte aux parents ayant des enfants de moins de 18 ans de fractionner leurs revenus de façon à payer moins d'impôt. Des baisses fiscales aux petites entreprises sont également échelonnées sur plusieurs années alors que d'autres dépenses n'entreront en vigueur que plus tard, notamment en matière de défense et d'infrastructures. Les conservateurs de Stephen Harper avaient pris l'engagement de présenter un budget équilibré, mais pour ce faire ils doivent, entre autres, vendre des actions de General Motors appartenant au gouvernement (2,1 milliards) et baisser la somme mise de côté pour les éventualités. Celle-ci passe de 3 à 1 milliard. Ces entrées servent à compenser le manque à gagner occasionné par la baisse du prix du baril de pétrole qui prive le gouvernement de milliards en revenus. Cette situation inquiète les partis d'opposition qui redoutent également que les prévisions de croissance pour 2015-2016, fixées à 2%, ne s'avèrent trop optimistes. Le Nouveau Parti démocratique et le Parti libéral s'engagent également à supprimer le fractionnement du revenu qui, selon eux, ne profite qu'aux familles aisées. Selon la plupart des analystes, des enjeux électoralistes teintent ce budget, un scrutin étant prévu pour l'automne 2015.