Accession de Gilles Duceppe au poste de chef du Bloc québécois
Un an après avoir été élu chef du Bloc québécois (BQ), une formation indépendantiste active sur la scène politique fédérale, Mario Beaulieu annonce qu'il quitte ses fonctions. Son successeur est Gilles Duceppe, celui qui a dirigé les destinées du BQ de 1997 à 2011.
La déroute électorale de 2011, alors que le BQ ne fait élire que 4 députés, incite le chef Gilles Duceppe, battu dans sa circonscription de Laurier-Sainte-Marie, à quitter son poste. Daniel Paillé lui succède. Puis, après une période intérimaire, Mario Beaulieu, un militant indépendantiste qui affirme « que le temps de l'attente et du défaitisme est terminé », est élu chef du BQ le 14 juin 2014. Celui-ci éprouve toutefois des difficultés. Dès l'été 2014, deux députés du parti, Jean-François Fortin et André Bellavance, quittent le BQ et annoncent qu'ils siégeront dorénavant comme indépendants. Les deux évoquent des différences de vues avec Mario Beaulieu. La situation du BQ demeure inquiétante, sa popularité le plaçant loin derrière le Nouveau Parti démocratique et le Parti libéral du Canada à l'approche des élections générales de l'automne 2015. Face à cette situation, Beaulieu envisagerait la possibilité de quitter au profit de l'ex-chef du parti, Gilles Duceppe, qui ferait mieux que lui selon un sondage interne. Des discussions ont lieu au début de juin 2015, alors que le Québec pleure le décès de l'ex-premier ministre Jacques Parizeau, une figure historique du mouvement indépendantiste. Le passage est confirmé le 9 juin. Sans qu'il y ait d'élections, Duceppe succède à Beaulieu à la tête du BQ, alors que ce dernier assumera le rôle de président du parti. La situation se précisera lors d'un congrès général tenu en septembre. Les deux insistent pour dire que cette transition se fait de façon harmonieuse. Les partis d'opposition réagissent sans enthousiasme au retour de Gilles Duceppe, alors que les militants souverainistes espèrent qu'avec son retour, et l'avènement récent de Pierre Karl Péladeau à la tête du Parti québécois, l'option indépendantiste prendra un nouvel élan.