Dépôt d'un résumé du rapport de la Commission de vérité et réconciliation du Canada
Après près de sept ans de travaux et les témoignages d'environ 7000 personnes, la Commission de vérité et réconciliation du Canada sur les pensionnats autochtones dépose les conclusions de son rapport. La description de ces établissements comme outil central d'un « génocide culturel » à l'endroit des Premières nations suscite de vives réactions.
Entre la fin du XIXe siècle et 1996, une centaine de ces pensionnats, dirigés par des communautés religieuses, auraient accueilli 150 000 enfants autochtones. Les témoignages permettent de confirmer que plusieurs d'entre eux, en plus d'être arrachés à leurs familles, ont subi des conditions difficiles tant au niveau de leur santé physique que mentale. De nombreux abus sont identifiés. En 2008, le gouvernement conservateur de Stephen Harper présente des excuses pour cette situation. Une Commission de vérité et de réconciliation est mise sur pied avec, entre autres, comme objectif de « mobiliser les Autochtones et les Canadiens, et les guider dans un processus menant à la réconciliation et à de nouvelles relations fondées sur la compréhension et le respect mutuel ». Au cours de ses six années de travaux, près de 7000 témoins sont entendus. Le 2 juin 2015, un rapport sommaire est déposé. Il contient 94 résolutions, dont celle demandant au gouvernement d'adopter formellement la déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones et d'en « faire la base de ses nouvelles politiques ». La commission souhaite une implication plus active de l'État dans une foule de domaines - santé, éducation, justice - , par exemple que l'on utilise les écoles afin de mieux faire connaître et comprendre l'histoire et la réalité des Premières nations. L'expression « génocide culturel », utilisée par les commissaires pour dénoncer l'impact des pensionnats, suscite un vif débat. Les leaders des principaux partis d'opposition - Thomas Mulcair (Nouveau Parti démocratique), Justin Trudeau (Parti libéral du Canada) - applaudissent les conclusions du rapport alors que le premier ministre Harper annonce que celui-ci sera analysé lorsqu'il sera publié dans son entièreté à la fin du mois de juin.