Annonce d'une participation du gouvernement du Québec à une société en commandite créée pour la CSeries
Le gouvernement du Québec annonce qu'il injectera 1,3 milliard de dollars dans une nouvelle société en commandite, afin d'aider Bombardier à relancer la CSeries. Malgré l'enthousiasme des participants impliqués, la situation de cet avion de ligne régional civil, dont les premiers vols ont eu lieu en 2013 (CS100) et 2015 (CS300), nourrit les interrogations des analystes.
L'avionneur Bombardier a misé gros sur la CSeries dont les deux modèles comptent respectivement 100 (CS100) et 135 places (CS300). Malgré des centaines d'engagements signés et de commandes fermes, cet appareil, dont l'entrée en service devrait se faire en 2016, continue de soulever des interrogations. Les coûts nettement plus élevés que prévus, une forte compétition et les performances économiques récentes peu reluisantes de Bombardier incitent les analystes à évaluer avec réserve les chances de succès de la CSeries. Le 29 octobre, le gouvernement du Québec frappe un grand coup en annonçant la création d'une nouvelle société en commandite, créée spécifiquement pour la CSeries, dont il détiendra 49,5 % des parts pour 1,3 milliard de dollars. Bombardier détiendra le reste. Le gouvernement recevra aussi des bons de souscription d'actions pour les deux versements de 650 millions qui seront faits en 2016. Ces sommes seront puisées dans le Fonds du développement économique et administrées par Investissement Québec. L'ex-premier ministre Daniel Johnson fils présidera la nouvelle société. Malgré le risque, le ministre de l'Économie, de l'Innovation et des Exportations, Jacques Daoust, exprime son optimisme. Les syndicats et le premier ministre Philippe Couillard se réjouissent aussi de l'engagement que le siège social demeurera au Québec pendant 20 ans et que le maintien d'activités ici (fabrication, recherche, développement, etc.) permettra de protéger les 1700 emplois directs liés à la CSeries. D'accord sur le principe d'une aide gouvernementale, l'opposition critique toutefois le gouvernement sur plusieurs plans, notamment le fait que la société ne concerne que la CSeries, la moins performante des divisions de Bombardier. Des observateurs s'interrogent aussi sur le maintien de l'équipe de direction en place et sur les perspectives économiques offertes par cet avion de ligne régional. À cet égard, les partenaires dans la société en commandite envisagent la possibilité d'une participation du gouvernement fédéral et de la Caisse de dépôt et de placement.