Rencontre entre le premier ministre Philippe Couillard et des chefs des Premières Nations
Le dévoilement d'enquêtes sur des policiers de la Sûreté du Québec (SQ), accusés d'intimidation et de sévices sexuels à l'endroit de femmes autochtones de la région de Val-d'Or, suscite une vive indignation. Le 4 novembre 2015, une rencontre entre le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, et des leaders autochtones se déroule à la demande de ces derniers.
Au printemps 2015, la SQ est informée d'allégations d'intimidations et de sévices sexuels de la part de 9 de ses policiers, dont un qui est décédé depuis, à l'endroit de femmes autochtones. Cette information, qui soulève l'indignation, est divulguée au public à l'automne par les journalistes de l'émission Enquête de Radio-Canada. Les leaders des Premières Nations demandent à ce qu'une enquête indépendante soit faite, ce qui incite la ministre de la Sécurité publique, Lise Thériault, à recourir au Service de police de la Ville de Montréal. Le « lien de confiance » semble cependant rompu entre autochtones et policiers. Le 27 octobre, le Grand chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard, lance un ultimatum à l'endroit du premier ministre du Québec, Philippe Couillard. Il demande une commission d'enquête provinciale et presse celui qu'il qualifie de « premier responsable de la crise à Val-d'Or » de venir y rencontrer les leaders autochtones dans les 24 heures. La rencontre n'aura lieu que le 4 novembre, à Montréal. Le premier ministre s'engage à débloquer des investissements de 6 millions de dollars dans la région de Val-d'Or pour aider à la situation de l'emploi. Il considère toutefois prématurée la tenue d'une commission d'enquête. Avant d'aller dans cette direction, il souhaite connaître l'orientation que le nouveau gouvernement fédéral, dirigé par Justin Trudeau, donnera à sa propre commission d'enquête sur les femmes autochtones disparues ou assassinées. Le chef du gouvernement québécois demandera à Ottawa d'ajouter à cette grave question celle des relations entre policiers et membres des Premières Nations. Picard et le chef des Cris, Matthew Coon Come, restent tièdes face aux résultats de cette rencontre. Ils expriment aussi leur insatisfaction envers la décision de Québec de mandater, sans les avoir consultés, la professeure Fannie Lafontaine de l'Université Laval comme observatrice indépendante chargée de suivre le déroulement de l'enquête. Ils en appellent cependant au calme, tout comme le premier ministre.