Dévoilement du programme de l’Union nationale
En vue des élections générales québécoises du 29 avril 1970, Jean-Jacques Bertrand, le premier ministre sortant, présente le programme de l’Union nationale, intitulé « Objectifs des années 1970 ». Une place importante est accordée à la question constitutionnelle et à la possibilité d’un référendum sur l’indépendance du Québec dans les années à venir.
Depuis les élections du 5 juin 1966, l’Union nationale, dirigée par Daniel Johnson, est au pouvoir. Lorsque ce dernier est décédé, en septembre 1968, c’est Jean-Jacques Bertrand qui lui a succédé en tant que chef du parti et premier ministre. Le 12 mars 1970, le nouveau chef de l’Union nationale a annoncé que les prochaines élections auront lieu le 29 avril suivant. Le 4 avril 1970, l’Union nationale dévoile son programme. Le lendemain, Jean-Jacques Bertrand procède au lancement officiel de sa campagne électorale, qu’il mènera sous le slogan « Québec plus que jamais ». Son programme est divisé en quatre sections et c’est celle allouée à « l’activité gouvernementale et administrative » qui sollicite une plus grande attention. Parmi les sujets au cœur de la campagne électorale se trouve la question constitutionnelle. Dans cette optique, le programme de l’Union nationale soutient que, si elle est réélue, elle s’assurerait que la révision de la Constitution canadienne se concrétise. En parallèle, Bertrand déclare qu’il accorderait un délai de quatre ans, au maximum cinq, au gouvernement fédéral pour qu’il adopte une Constitution canadienne se voulant « acceptable » aux yeux du Québec. Dans le cas contraire, il déclare qu’un référendum sur l’indépendance aura lieu en 1974. Le programme de l’Union nationale s’engage aussi à procéder « à une réforme en profondeur des institutions politiques », visant à instaurer un régime présidentiel inspiré du modèle des États-Unis. Des élections législatives à date fixe ainsi que l’instauration et le maintien de listes électorales permanentes font également partie des engagements. Beaucoup d’autres engagements en matière de finances, d’économie, de travail, d’éducation et autres secteurs figurent au sein du programme de l’Union nationale. Toutefois, celle-ci perdra son pari le 29 avril.