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Dévoilement du programme du Parti libéral du Québec

À l’occasion d’une conférence de presse tenue le 22 avril 1966, dans le salon de l’hôtel Reine Elizabeth à Montréal, le chef du Parti libéral du Québec (PLQ) et premier ministre, Jean Lesage, présente les bases d’un programme électoral structuré et rend public le manifeste libéral en prévision des élections du 5 juin 1966. L’allocution a cours sur fond de tensions syndicales.

Quelques jours auparavant, le président de l’Association des policiers provinciaux du Québec (APPQ), Arthur Vachon, est congédié après avoir lancé un ultimatum au gouvernement Lesage pour la syndicalisation des 30 000 membres de l’APPQ. Une enquête indépendante est réclamée. En dépit du contexte, Jean Lesage apparait tout sourire au dévoilement de son programme « Pour un Québec plus fort », entouré de ses ministres et autres candidats. Dans un discours adressé aux médias, en français et en anglais, il étale les promesses phares de sa prochaine campagne, parmi lesquelles on retrouve des mesures d’allègement du fardeau fiscal des petits contribuables, la création d’une seconde université francophone au cœur de Montréal et la création d’un ministère de la Main-d’œuvre et du Travail. Le programme libéral propose aussi la mise sur pied d’une commission chargée du respect de la réforme en droit du travail ainsi que l’élargissement de la couverture du système de sécurité sociale, la mise en place d’un régime d’assurance santé gratuit et universel, et bien d’autres engagements. Il articule l’ensemble de son plan sur le dégrèvement de l’impôt fédéral ainsi que la récupération fiscale afin d’assurer la pérennité des réformes québécoises. En plein élan oratoire sur son projet de Déclaration des droits de l’homme, le premier ministre est interrompu par un journaliste du Montréal- Matin, lié au parti de l’Union nationale, qui soulève l’affaire de « l’agent Vachon ». Énervé, Lesage termine ses explications sans son « sourire de campagne » et refuse de participer à la période de questions. Les membres de l’APPQ déclencheront une grève morale dès le 25 avril. Quant au Parti libéral du Québec, il sera défait par l’Union nationale de Daniel Johnson à l’issu du scrutin du 5 juin 1966.


En référence: Le Soleil, 23 avril 1966, p. 1,2 et 39; La Tribune, 23 avril 1966, p.1; Montréal-matin, 23 avril 1966, p. 1 et 3; L’Action, 23 avril 1966, p.1; Le Devoir, 23 avril 1966, p.1 et 2; La Presse, 23 avril 1966, p. 1 et 9; Le Nouvelliste, 21 avril 1966, p.1; La Presse, 26 avril 1966, pages corrigées, p.2; Le Devoir, 1 juin 1966, p.1 et 2.
En complément:Lemieux, Vincent, Le Parti libéral du Québec : alliances, rivalités et neutralités, Presses de l’Université Laval, 2008, 214 pages; Thomson, Dale C., Jean Lesage et la révolution tranquille, Édition TRECARRÉ, 1984, 615 pages; Pâquet, Martin et Stéphane Savard, Brève histoire de la Révolution tranquille, Éditions du Boréal, 2021, 276 pages; Ryan, Claude et Jean Charest, Les valeurs libérales et le Québec moderne : une perspective historique sur l’apport du Parti libéral du Québec à l’édification du Québec d’hier et d’aujourd’hui, Parti libéral du Québec, 2002, 71 pages.
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