Tenue du congrès du Ralliement national
À la suite des élections provinciales du 5 juin 1966, les membres du Ralliement national se rassemblent dans un congrès post-mortem qui se déroule la fin de semaine des 20 et 21 août 1966, dans la municipalité de Victoriaville, au Centre-du-Québec. D’importantes décisions y sont prises pour l’avenir de cette formation politique.
Lors des élections provinciales de juin 1966, le RN obtient un résultat en deça des attentes. En effet, cette formation politique obtient 3,2% des appuis. Le Ralliement National profite donc de la saison estivale pour restructurer plusieurs éléments à l’interne. Le point tournant de cette restructuration a lieu lors du congrès d’août 1966, alors que le chef René Jutras quitte ses fonctions en raison de problèmes de santé et de changements de priorités. L’autre personnage important du parti est l’ancien créditiste et co-chef Laurent Legault. Celui-ci quitte ses hautes fonctions, mais conserve un rôle dans le parti. Le grand objectif de ce congrès est de rendre le parti plus crédible aux yeux de la population. Durant les différents discours partisans prononcés durant ce congrès, un élément ressort du lot. Il s’agit du désir d’unir les deux grandes factions du parti. D’un côté, on retrouve les anciens créditistes, alors que de l’autre on trouve les indépendantistes. Le congrès voit aussi un autre chef accéder à la tête du parti. Le député créditiste fédéral de Lapointe, Gilles Grégoire, obtient le poste, et ce, par acclamation. L’exécutif est aussi renouvelé. Grégoire propose à l’auditoire d’unir les forces indépendantistes, c’est-à-dire de se joindre au RIN, considéré plus à gauche. L’arrivée de Grégoire à la chefferie soulève la controverse à l’intérieur de la formation créditiste fédérale. Son chef, Réal Caouette, déplore que Grégoire occupe la chefferie d’un parti indépendantiste québécois tout en étant député fédéral. Cette situation créé un malaise pour Caouette. Grégoire poursuit néanmoins son mandat. Finalement, le parti fusionnera en 1968 avec un autre regroupement indépendantiste qui porte le nom de Mouvement souveraineté-association. Cette fusion mettra au monde le Parti québécois.