Recommandations des meneurs du Front commun relativement à une injonction obtenue par le gouvernement

Louis Laberge, président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), écoutant un des orateurs lors d'un colloque tenu par la FTQ |
Les chefs des centrales syndicales impliquées dans le Front commun intersyndical (Confédération des syndicats nationaux (CSN), Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), Corporation des enseignants du Québec (CEQ)) recommandent à leurs membres d'ignorer l'injonction obtenue par le gouvernement libéral dirigé par Robert Bourassa . À la suite de ces déclarations, des poursuites seront intentées contre les syndicats qui décident de persister dans l'illégalité.
Alors que le gouvernement se dit prêt à négocier si le Front commun réduit ses demandes salariales d'au moins 100 millions de dollars sur les 170 qui séparent les parties, des dizaines de milliers de syndiqués défilent devant le Parlement, à Québec. Les représentants patronaux offrent 32,9 millions $ aux employés des secteurs public et parapublic. Par ailleurs, le ministère de la Justice intente des poursuites contre les dirigeants du Front commun pour avoir incité leurs membres à ne pas respecter les injonctions. Une vingtaine de dirigeants syndicaux seront emprisonnés et mis à l'amende pour outrage au tribunal (refus d'obéir aux injonctions). Le 20 avril, l'Assemblée nationale étudiera le projet de loi 19 ordonnant aux grévistes de rentrer au travail le samedi à minuit. Ce projet de loi prévoit que si les parties n'en sont pas venues à une entente avant le 30 juin, les conditions de travail seront régies par décret. Le lendemain, la Loi 19 entrera en vigueur. Peu de temps après, une Commission parlementaire entendra les parties. Les chefs du Front commun recommanderont alors à leurs membres de retourner au travail. Trois jours plus tard, la Commission parlementaire de la fonction publique tentera de provoquer la reprise des négociations.