Désaveu envers le directeur de la police de Montréal
La Commission de police du Québec déclare que le directeur du service de police de Montréal, Jacques Saulnier, «n'a ni les compétences ni les aptitudes pour diriger un service de police de l'envergure de celui de la Ville de Montréal».
Selon la Commission, Saulnier a établi des structures qui bloquent l'efficacité et diminuent la force de frappe de l'escouade de la moralité, les rencontres étant trop rares au niveau de la direction. De plus, les promotions sont attribuées arbitrairement. «En réalité l'organigramme établit une hiérarchie de type vertical et confie au directeur une surcharge de responsabilités entraînant en réalité une confusion, un manque de coordination et à toutes fins pratiques l'élimination de la structure elle-même. Les paliers d'exécution sont tellement nombreux qu'on peut se poser des questions sur le rôle effectif de plusieurs de ces multiples paliers. Cet ensemble d'officiers supérieurs représente un pourcentage fort élevé à l'égard de l'effectif des subalternes sans tenir compte toutefois des capitaines et lieutenants et autres fonctions administratives occupées par les titulaires de ces grades. Bref, cette hiérarchie verticale établit par conséquent un cloisonnement entre le département de l'opération et le département judiciaire. «Ce manque d'information est attribuable non seulement à la personnalité de ceux qui sont chargés de transmettre des informations, mais à la structure établie, de telle sorte que les communications deviennent pratiquemment inexistantes ou lorsqu'elles existent deviennent agressives comme la Commission a pu le noter à l'audition du témoignage de l'inspecteur Paul Beaudry.» Le 2 août 1972, Jacques Saulnier sera relevé de son poste.