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Saccage à la United Aircraft de Longueuil

L'usine de la United Aircraft à Longueuil est occupée et saccagée au cours d'une nuit de violence. Cet événement survient dans le cadre du conflit qui oppose les 2 000 employés de la United Aircraft, affiliés aux Travailleurs unis de l'automobile (TUA), et les dirigeants de la compagnie, réputés pour leur intransigence en matière de relations de travail.

La veille, soit le 12 mai, 100 000 travailleurs d'usines du Québec participaient à une grève générale de 24 heures par solidarité pour les travailleurs de la United Aircraft. Cette grève se situe dans un contexte très agité, le militantisme syndical atteignant des niveaux jamais vus au Québec. Le conflit à la United Aircraft est d'ailleurs marqué par plusieurs actes violents, les centrales se plaisant à dénoncer le gouvernement libéral de Robert Bourassa à qui l'on reproche sa trop grande sympathie à l'endroit des multinationales américaines. Alors que les employés détruisent cinq voitures de patrouille et prennent José Ledoux, reporter à CKVL, en otage, les policiers ont recours aux gaz lacrymogènes et aux matraques pour rétablir l'ordre. Lors de ce saccage du 13 mai, l'intervention des forces policières se soldera par 34 arrestations et une dizaine de blessés. Selon le bureau exécutif de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) : «les vrais responsables des événements dramatiques de la nuit dernière et du massacre qui a suivi se nomment Thor Stephenson et Elvie Smith, président et vice-président de la United Aicraft» car ils ont refusé toute négociation avec les autorités syndicales. «Ce sont eux, Stephenson et Smith qui, en présence de quelques témoins dont M. Robert Dean, directeur des TUAC, ont donné l'ordre aux policiers de faire évacuer l'usine. Les policiers obéissaient à leurs véritables patrons, représentants du capital étranger. Le massacre avait lieu». Le ministre de la Justice du Québec, Jérome Choquette, déclare pour sa part en ce qui a trait à la réplique policière: «J'ai été consulté et j'ai donné l'avis qu'il fallait dégager l'édifice. La police a agi correctement en utilisant une force légitime dans les circonstances». La grève ne prendra fin qu'au mois d'août, après avoir duré environ vingt mois.


En référence: Le Devoir, 14 mai 1975, p.1. Jacques Rouillard, Histoire du syndicalisme québécois, Montréal, Boréal, 1989, p.454-457. Louis Fournier, Histoire de la FTQ, 1965-1992 : la plus grande centrale syndicale au Québec, Montréal, Québec/Amérique, 1994, p.113-116.
En complément:Michel Pratt, La grève de la United Aircraft, Montréal, Presses de l'université du Québec, 1980.
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