Dépôt du rapport de la Commission Cliche au premier ministre Robert Bourassa
Après une année d'enquête, la Commission Cliche dépose un rapport de plus de 600 pages dans lequel elle démontre l'infiltration de quelques branches du mouvement ouvrier par des éléments criminels. Dans leurs recommandations, qui sont rendues publiques le 6 mai, le juge Robert Cliche et les deux autres commissaires, Guy Chevrette et Brian Mulroney , suggèrent la mise sous tutelle de certains syndicats affiliés à la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ).
La Commission Cliche avait été formée à la suite du saccage survenu au camp de la centrale LG-2, en mars 1974. Par le biais d'enquêtes policières, elle réussit à démontrer que des éléments criminels se sont infiltrés dans quatre grands syndicats du Conseil des métiers de la construction, soit les plombiers, les électriciens, les opérateurs de machinerie lourde et les mécaniciens d'ascenseur. La commission recommande alors une mise sous tutelle pour trois ans. Dans les faits, la tutelle ne sera levée qu'en octobre 1981. Le rapport de la commission Cliche aura des conséquences importantes sur le milieu syndical : l'interdiction à toute personne ayant un casier judiciaire d'accéder à un poste de direction syndicale et une présomption de culpabilité contre les syndicats en cas de grève et de ralentissement de travail illégal sur les chantiers. Le rapport contient également une critique sévère à l'endroit du président de la FTQ, Louis Laberge . Parmi la demi-douzaine de procureurs qui oeuvrent au sein de la commission, soulignons les noms de Jean Dutil et Lucien Bouchard .