Déclenchement d'une grève par les professeurs de l'Université du Québec à Montréal

Vue en plongée de l'UQÀM, et le centre-ville en arrière plan |
Les 460 professeurs de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) se mettent en grève. Ils rejoignent ainsi leurs 1 000 confrères de l'Université Laval, en grève depuis le 7 septembre. Les deux arrêts de travail dureront quatre mois.
Le conflit a une triple origine. Premièrement, les professeurs estiment que «l'institution leur échappe». Deuxièmement, le non-renouvellement de leur contrat et le congiédiement de plusieurs professeurs mettent le feu aux poudres. Finalement, les conditions de travail varient d'un contrat à l'autre, ce qui constitue une source de mécontentement. L'intervention d'un médiateur, David Soberman, est sollicitée pour calmer la situation. La grève prendra fin avec l'annonce de l'acceptation d'un protocole d'entente, le 18 février 1977. Le représentant syndical des professeurs affichera alors sa satisfaction en déclarant à la presse : «nous nous sommes battus sur des questions de principe et nous avons gagné.» Les associations étudiantes, préoccupées par la situation financière de leurs membres, ne partagent par cet enthousiasme. La session interrompue le 18 octobre sera complétée entre le 21 février et le 26 avril, alors qu'une session d'été se déroulera du 2 mai au 22 juillet. Le professeur Joël de la Noüe de l'Université Laval soutiendra qu'à la fin du conflit, le syndicat a gagné sur tous les points : «D'abord (...), il y a eu une entente quant aux règlements des suspensions ou des congédiements, il y a eu un règlement très satisfaisant sur la gouverne interne à l'échelle des départements avec la création des assemblées et la participation reconnue officiellement des professeurs (...) Ensuite , il y a eu un gain considérable sur la plan de la structure de l'échelle des salaires.»