Dévoilement de la position du Conseil du patronat du Québec sur la question référendaire
Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) s'engage dans le débat référendaire sur la souveraineté-association. Sans faire partie d'un comité national, il demande à la population de repousser la proposition du gouvernement et de voter «Non».
Dès novembre 1979, le CPQ fait savoir clairement qu'il ne se joindra à aucun des comités nationaux devant être mis sur pied au moment de la campagne référendaire prévue pour 1980. Toujours en novembre 1979, le CPQ qualifie le Livre blanc du gouvernement sur la souveraineté-association de «texte partisan véhiculant un projet irréaliste, une aventure aveugle où il est faux de croire que les Québécois n'ont rien à perdre.» Qualifiant la question référendaire «d'imprécise», le CPQ plonge carrément dans le débat en janvier 1980 lorsqu'il appelle la population à dire «Non» au projet souverainiste, le seul but du gouvernement étant, selon lui, «d'en arriver à l'indépendance du Québec». Sous le thème «La souveraineté-association : à quel prix ?», le CPQ entreprend en mars 1980 la publication d'une série d'analyses traitant de divers volets du Livre blanc sur la souveraineté-association. Parallèlement à cela, le CPQ achète de l'espace dans les médias et pose à la population la question : «La souveraineté-association: à quel prix ? » Le référendum a lieu le 20 mai 1980, et le projet gouvernemental est rejeté par 60 % de la population. Ce rejet constitue, selon le CPQ, «l'expression du réalisme des Québécois face à l'aventure qui leur est proposée.» Dès le 22 mai, le CPQ fait un appel pressant à ses membres pour recréer la confiance chez les gens d'affaires du Québec : «Il nous incombe de minimiser les décisions artificielles provoquées par le débat référendaire et de recréer un climat de confiance nécessaire au progrès sous toutes ses formes» (Pierre Côté, président du CPQ, 22 mai 1980). Le CPQ revient constamment sur ce thème, soulignant que le débat référendaire n'étant plus à l'ordre du jour, du moins à court terme, les gens d'affaires doivent, devant une situation politique stable, reprendre confiance dans l'économie du Québec.