Dépôt de la question référendaire à l'Assemblée nationale

René Lévesque, premier ministre du Québec |
Le gouvernement du Parti québécois dirigé par René Lévesque fait le dépôt de la question référendaire qui sera posée aux Québécois lors du référendum sur la souveraineté-association prévu pour 1980.
Selon René Lévesque : «c'est aux Québécoise et aux Québécoises qu'il revient de décider de leur avenir et ils doivent approuver chacune des étapes de leur cheminement constitutionnel. L'ensemble des citoyens a le droit de prendre les décisions finales.» Cette approche prudente explique le libellé de la question qui se lit comme suit : «Le gouvernement du Québec a fait connaître sa proposition d'en arriver, avec le reste du Canada, à une nouvelle entente fondée sur le principe de l'égalité des peuples. Cette entente permettrait au Québec d'acquérir le pouvoir exclusif de faire ses lois, de percevoir ses impôts et d'établir ses relations extérieures, ce qui est la souveraineté et, en même temps, de maintenir avec le Canada une association économique comportant l'utilisation de la même monnaie. Aucun changement de statut politique résultant de ces négociations ne sera réalisé sans l'accord de la population lors d'un autre référendum. En conséquence, accordez-vous au gouvernement du Québec le mandat de négocier l'entente proposée entre le Québec et le Canada?» La stratégie péquiste, prévoyant la tenue d'un second référendum portant sur les résultats d'une éventuelle négociation, est loin de faire l'unanimité au sein du cabinet. Elle alimente également les critiques des fédéralistes qui n'y voient qu'un écran de fumée de la part du gouvernement qui ne cherche qu'à masquer la portée réelle du vote prévu pour le printemps.