Entente entre neuf provinces et le gouvernement fédéral sur le rapatriement de la Constitution

René Lévesque, premier ministre du Québec |
Le gouvernement fédéral et neuf provinces s'entendent sur une formule d'amendement qui permettra le rapatriement de la Constitution. Seul le gouvernement du Québec s'oppose à cette démarche. Pour exprimer leur mécontentement, les négociateurs québécois donneront à la nuit qui a précédé cette entente le surnom de «nuit des longs couteaux».
Depuis le 3 novembre, le premier ministre du Québec, René Lévesque , travaille avec les premiers ministres de sept provinces à la rédaction d'un nouveau compromis qui satisferait les exigences du Québec en matière constitutionnelle, tout en permettant au gouvernement fédéral d'obtenir une partie de la Charte des droits et libertés qu'il réclame. Quelques années plus tard, le premier ministre du Canada, Pierre Elliott Trudeau, décrira sa stratégie de la façon suivante : «Je pouvais prouver au public canadien que les huit premiers ministres étaient tout à fait déraisonnables et partir seul...ou je pouvais briser leur solidarité et obtenir l'appui d'un nombre important d'entre eux, c'est-à-dire entre cinq et huit.» Après d'intenses négociations et une rencontre nocturne des représentants-clés, le gouvernement fédéral et neuf provinces en viennent à un consensus que ne peut accepter le gouvernement du Québec. Le premier ministre René Lévesque se retrouve ainsi isolé, continuant d'opposer un refus total sur au moins trois points : l'absence de compensation financière lors de l'exercice du droit de retrait des programmes fédéraux, la conception des droits à la mobilité et les droits linguistiques en matière d'enseignement.