Affrontement sur la position constitutionnelle du Parti québécois

René Lévesque, premier ministre du Québec |
Lors d'un congrès extraordinaire du Parti québécois (PQ), «révisionnistes» et «orthodoxes» s'affrontent sur le virage pris par le chef René Lévesque . Depuis l'élection des Progressistes-conservateurs de Brian Mulroney à Ottawa, celui-ci tend en effet à privilégier un rapprochement avec le gouvernement fédéral qui laisse sceptique plusieurs défenseurs de l'option fondamentale du PQ : la réalisation de l'indépendance politique du Québec.
La position du premier ministre René Lévesque sur la mise en veilleuse de l'option souverainiste obtiendra l'appui de 921 des 1 416 délégués présents, un résultat peu concluant qui renforce la conviction de ceux qui s'opposent à cette option. Un de leurs porte-parole, Camille Laurin, déclare à la presse : «Nous ne pouvons accepter la décision (...) puisqu'elle signifie que le parti refuse d'inscrire la souveraineté, en tout ou en partie, comme un enjeu du prochain scrutin et pour les quatre prochaines années.» Peu après, les ex-ministres Denis Vaugeois et Laurin annonceront leur décision d'abandonner leurs sièges. Ce sera ensuite au tour de Gilbert Paquette de quitter le caucus du parti. En février, la contestation à la position défendue par Lévesque prendra de l'ampleur. En mars, d'autres rumeurs de départs de députés et ministres circuleront. Certains menaceront de les mener à terme si le premier ministre n'abandonne pas la direction du parti avant les prochaines élections générales. En juin 1985, Lévesque annoncera finalement sa décision de quitter la vie politique. Celui qui mène la course à la succession qui s'amorce, Pierre Marc Johnson, est considéré par les sondages comme le seul candidat capable de tenir tête au chef libéral Robert Bourassa lors de la prochaine élection générale prévue pour la fin de l'année.