Controverse au sujet de la langue d'affichage
Le président du Conseil de la langue française, Jean Martucci, s'inquiète du nombre d'accrocs à la Loi 101 en matière d'affichage commercial, surtout chez les petits commerçants.
Selon Martucci «La francisation des entreprises se situe au coeur même de la francisation tout court au Québec. Elle constitue la pierre d'angle de notre construction linguistique. Tant qu'elle ne sera pas achevée rien de ce que nous bâtissons ensemble dans le domaine linguistique ne sera doté des bases solides et permanentes dont il a besoin.» En janvier, le ministre de la Justice, Herbert Marx, avait annoncé que les contrevenants ne feraient pas l'objet de poursuites tant que la Cour d'appel n'aurait pas rendu de jugement sur les causes pendantes. Le chef du Parti québécois, Pierre Marc Johnson , affirme que le gouvernement crée ainsi une situation extrêmement dangereuse «qui menace la paix linguistique». Michael Goldbloom, président du groupe de pression Alliance-Québec, prétend que la controverse est exagérée. Pour sa part, le premier ministre Robert Bourassa accuse l'Opposition de soulever un faux débat. Le 22 avril 1986, un sondage Crop révèle qu'un Québécois sur deux estime que le français n'a pas progressé au Québec depuis cinq ans. En mai, la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, appuyée par le Mouvement national des Québécois, lancera l'opération «Québec français» sous le thème «Ne touchez pas à la Loi 101».