Manifestation de 400 femmes à Québec pour réclamer le suffrage féminin
Un projet de loi sur le suffrage féminin est déposé à l'Assemblée législative du Québec. Il déclenche des protestations virulentes de la part des représentants du clergé.
Parmi les femmes qui participent à la manifestation, on retrouve notamment Marie Gérin-Lajoie et Idola Saint-Jean. En dénonçant ce qu'ils considèrent comme une attaque contre les valeurs traditionnelles, les évêques attirent la sympathie de nombreuses femmes qui s'identifient surtout à leur rôle de mère de famille et qui ne tiennent pas à intervenir dans le processus politique. À cet égard, le cardinal Louis-Nazaire Bégin, évêque de Québec, déclare que «L'entrée des femmes dans la politique, même par le seul suffrage, serait, pour notre province, un malheur. Rien ne le justifie, ni le droit naturel ni l'intérêt social.» Le fondateur du journal «Le Devoir», Henri Bourassa, va encore plus loin, écrivant «l'introduction du féminisme sous sa forme la plus nocive; la femme-électeur qui engendrera bientôt (...) la femme-homme, le monstre hybride et répugnant qui tuera la femme-mère et la femme-femme.» Cette tentative des groupes féministes de faire accepter le vote des femmes restera vaine.