Déclenchement d'une grève aux chantiers maritimes de Sorel

Groupe de grévistes lors des grèves de Sorel |
La grève oppose les travailleurs des chantiers maritimes de Sorel, affiliés à la Confédération des travailleurs catholiques du Canada (CTCC), à leur employeur, la compagnie Marine Industries, propriété de la famille Simard de Sorel. Les grévistes réclament la reconnaissance de leur syndicat, de meilleurs salaires et le réengagement des dirigeants syndicaux congédiés. Le conflit est long et ponctué par l'intervention d'agents de la Police provinciale, dépêchés pour protéger les briseurs de grève embauchés par l'employeur. L'arrêt de travail se solde après quelques mois par un échec dont le mouvement syndical aura peine à se remettre à Sorel.
En 1937, éclate à Sorel l'une des premières grandes grèves impliquant la Confédération des travailleurs catholiques du Canada (CTCC). Elle oppose les travailleurs des chantiers navals à la famille Simard qui contrôle de nombreuses industries de Sorel et joue un rôle primordial sur l'économie locale. Peu après le déclenchement de l'arrêt de travail, les ouvriers des usines métallurgiques, propriété des Simard, entrent également en grève. Graduellement, le mouvement fait tache d'huile et la population en vient à manifester dans les rues pour appuyer les grévistes. Même le curé de Saint-Pierre-de-Sorel appuie ouvertement le mouvement de grève, déclarant en chaire que le «capitalisme est irréformable». En contrepartie, le curé d'une paroisse voisine condamne l'arrêt de de travail et approuve l'embauche de briseurs de grève par l'employeur. Devant l'ampleur des mouvements populaires, le premier ministre Maurice Duplessis dépêche une centaine d'agents de la Police provinciale chargés de protéger les «scabs». Les grévistes réclament la reconnaissance de leur syndicat, l'annulation du congédiement des dirigeants syndicaux et une hausse des salaires. Au bout de plusieurs mois de conflit, ils retourneront au travail sans gains majeurs faute d'organisation et de soutien de la part de la CTCC. Un conseil municipal pro-ouvrier sera cependant élu.