Élection des libéraux d'Adélard Godbout à l'Assemblée législative du Québec

Affiche électorale de Duplessis pendant la campagne électorale |
Les libéraux d'Adélard Godbout remportent les élections générales avec 54,1% des voix. Ils font élire 70 députés à l'Assemblée législative contre 15 pour leurs plus proches rivaux, les unionistes de Maurice Duplessis.
Avec le déclenchement de la guerre en Europe, le thème de la conscription est au centre de la campagne. Le 30 septembre, le chef libéral Adélard Godbout déclare : «Je vous affirme avec toute la force dont je suis capable que le gouvernement d'Ottawa ne décrétera jamais la conscription militaire tant que vous laisserez la politique libérale diriger vos destinées.» Ce à quoi il ajoute : «Je m'engage sur l'honneur, en pesant chacun de ces mots, à quitter mon parti et même à le combattre, si un seul Canadien français, d'ici la fin des hostilités en Europe, est mobilisé contre son gré sous un régime libéral, ou même un régime provisoire auxquels participeraient nos ministres actuels dans le cabinet de M.King.» Le 4 octobre, à Trois-Rivières, le premier ministre Duplessis lui réplique : «un vote pour Maurice Duplessis, c'est un vote pour l'autonomie...contre la conscription.» Incapable de satisfaire les attentes exprimées en 1936, l'Union nationale subit néanmoins une chute importante dans les intentions de vote qui passent de 56,9%, en 1936, à 39,1%. Les libéraux profitent pour leur part de l'impopularité des unionistes et du support de leurs collègues fédéraux, qui s'élèvent contre une éventuelle conscription pour service outre-mer, pour rallier 54,1% des électeurs.