Sanction de la Loi accordant le droit de vote aux femmes lors des élections provinciales

Marie-Thérèse Casgrain, militante pour le droit de vote des femmes |
Malgré l'opposition des milieux conservateurs, le gouvernement libéral d'Adélard Godbout fait adopter par l'Assemblée législative, le 18 avril 1940, une loi accordant aux femmes le droit de vote et d'éligibilité lors des élections provinciales au Québec.
Le Québec était la dernière province canadienne à ne pas reconnaître ce droit aux femmes. Le passage de la loi au Conseil législatif, le 25 avril, donne droit à un débat animé, le leader du gouvernement, Philippe Brais, et le porte-parole de l'Opposition, Thomas Chapais, résumant dans leurs discours l'argumentaire des partisans et des adversaires du projet de loi. Celui-ci est finalement accepté à 13 voix contre 5 et est sanctionné par le lieutenant-gouverneur le soir même. L'obtention du droit de vote par les femmes met fin à un long débat. Le dépôt du projet de loi par le gouvernement libéral d'Adélard Godbout avait d'ailleurs fait l'objet d'une forte contestation de la part des meneurs religieux, notamment du cardinal Rodrigue Villeneuve, et du chef de l'Union nationale, Maurice Duplessis. L'arrivée des femmes et la croissance démographique feront passer le nombre d'électeurs inscrits au Québec de 753 310 (1939) à 1 865 396 (1944).