Élection de Louis Saint-Laurent au poste de chef du Parti libéral du Canada
Député à la Chambre des communes depuis 1942, Louis-Saint Laurent succède à William Lyon Mackenzie King à la tête du Parti libéral du Canada au terme d'un congrès de trois jours qui se déroule à Ottawa. King dirigeait les Libéraux depuis 1919.
Malgré ses 66 ans, Saint-Laurent, qui est secrétaire d'État aux Affaires extérieures dans le cabinet de Mackenzie King, est considéré avant le début du congrès comme l'homme le plus susceptible de devenir le nouveau chef du Parti libéral. Neuf candidats sont pressentis pour cette course au leadership, mais six d'entre eux, dont Paul Martin, Brooke Claxton et Lionel Chevrier, se retirent avant le tenue du vote. Le ministre de l'Agriculture, James Gardiner, ainsi que Charles C. Power, sont sur les rangs pour affronter Saint-Laurent. Un tour suffit à ce dernier pour obtenir une nette majorité. En tout, 848 délégués, sur les 1 227 qui se sont prévalus de leur droit de vote, se prononcent en faveur du nouveau chef. Originaire de Compton, Saint-Laurent deviendra éventuellement le deuxième francophone, après Wilfrid Laurier, à occuper le poste de premier ministre du Canada. Au coeur d'un de ses discours, il aborde la question des relations entre le gouvernement central et les provinces, un thème débattu au cours de ce congrès : «Le parti libéral proclame la défense des droits constitutionnels des provinces, mais il proclame aussi la collaboration entre les autorités fédérales et provinciales, puisqu'il croit que sans la défense des droits des provinces et la collaboration entre tous les gouvernements et tous les Canadiens, le Canada aura moins de force et d'unité.» Louis Saint-Laurent restera à la tête des Libéraux jusqu'en 1958.